Relaxation

La pluie persistait sur Kyoto pour la plus grande joie d’Akyo. Aujourd’hui, il n’avait pas cours et comptait bien en profiter pour se reposer et se relaxer. Quoi de mieux que le rotenburo? Il n’y allait pas souvent, par pudeur. Mais les jours de pluie, l’endroit était désert en raison de son ciel ouvert.

Le jeune homme pénétra dans une salle prévue pour y poser ses vêtements et se laver avant de se plonger dans les sources chaudes. Il retira ses guettas son hakama puis sa veste de kimono avant de prendre un seau en bois et une petite brosse pour se laver méticuleusement. Une fois fait, il pris une serviette blanche mise à disposition et l’enroula autour de ses hanches par simple précaution, au cas où il y aurait eu quelqu’un déjà présent.

Il fit coulisser le panneau. Comme il s’y attendait, l’endroit était désert. La magie de ces sources chaudes se trouvait dans la beauté de la vue qu’elles offraient au visiteur. Une vue splendide de tout Kyoto qui s'étendait contre bas. On avait l’impression de pouvoir toucher l’horizon, tout en restant dans le bain. La fine pluie animait la surface de l’eau et la vapeur formait de petites volutes semblables à des danseuses éphémères.

Akyo laissa finalement tomber sa serviette au bord du bassin étant donné qu’il était seul avec lui-même. Il avança dans l’eau chaude du bain jusqu’à la taille, se mouilla la nuque, puis nagea jusqu’à la partie découverte du rotenburo pour sentir la fine pluie glisser sur son visage. Une pierre lisse accueilli ses reins et son dos. Il posa sa tête sur le rebord du bassin, le visage tourné vers le ciel et l’eau jusqu’au milieu du torse. Il ferma les yeux. Il aurait voulu que ce moment de plaisir dure une éternité…

Hikaru sortait à peine du long entraînement quotidien imposé par le sensei lui même. Ce n'est pas qu'il n'appréciait pas ce genre d'exercice, mais ils le fatiguaient énormément. Tout ce dont il avait envie dans cet instant, c'était de prendre un bon bain chaud, de se poser dans un coin du rotenburo. Quand bien même il aurait croisé une jolie fille ou un beau garçon, il n'en aurait pas même eu envie.

Il parvint jusqu'au rotenburo. Une pluie fine tombait. Il alla se déshabiller dans les vestiaires, et ne prit pas la peine de prendre une serviette. Il aimait le contact de l'eau chaude sur absolument toutes les parties de son corps.

Il fit coulisser la porte du rotenburo et pénétra dans la pièce, qui était à ciel ouvert à un certain endroit.
La vapeur était telle qu'il ne voyait pas s'il y avait déjà quelqu'un. Mais peu importe ! Etre nu devant d'autres personnes ne le gênait pas. Il n'avait rien d'autre à cacher que sa cicatrice, mais il laissait rarement les gens le regarder de dos.

Il entra dans le bain, et alors seulement s'aperçut de la présence de quelqu'un d'autre. Il s'approcha de lui, et l'autre sursauta.

"Salut !"

L'autre parut surpris voire offusqué de la présence d'Hikaru. Il sembla un instant chercher quelque chose, et finalement se tassa dans l'eau, de sorte que seule sa tête dépasse de l'eau.

"Tu es Akyo, non ? J'ai du mal à te voir avec la brume..."

Il approcha sa tête du jeune homme.

"Moi, c'est Hikaru ! Tu me reconnais ?"

Daisuke venait d'arrivé au sources chaudes avec Takeo. Il alla tout d'abord sde renseigner au niveau du saké et une femme tout en rougissant qu'il ne c'était pas trompé...
Les deux hommes se séparèrent pour poser leur vêtement. Dai fut heureux de se déshabiller, enfin il pouvait enlever ce kimono gelé et totalement trempé. Il posa ses affaires a l'endroit convenu et plia soigneusement son Hakama qu'il allait prendre pour sortir, il posa ses geta noire juste a côté.
Il entendit des voix dans le rotenburo, il supposa que Takeo était déja entré aveugle comme il est il ne l'avait même pas vu devant lui...., quand il ouvrit la porte il vit vaguement deux formes d'hommes...
Etant donné qu'il avait encore ses lunettes, il ne voyait strictement rien car la buée l'aveuglait, celle sur ses lunettes et celle du rontenburo.

Dai referma la porte derrière lui et commença a avancer a l'aveuglette jusqu'au groupe d'homme, a cause de ses lunettes il ne vit pas la serviette que Akyo avait laissé juste sur une pierre, il glissa et tomba tête la première dans l'eau juste en face de Hikaru...
Il sortit sa tête de l'eau, il n'avait plus ses lunettes, et sa serviette...ses cheveux étant devant ses yeux il passa sa main dedant et les remis en arrière et remarqua enfin qu'il était devant un jeune homme fort séduisant totalement nu avec des cheveux couleur de jais.
Dai recula embêté et tout en bafouant des escuses et chercha a tâton ses lunettes sous l'eau a l'aide de ses pieds.

Hikaru éclata d'un grand rire lorsque l'homme à lunettes tomba nez a nez avec lui. L'homme semblait plutôt grand, et fort séduisant. Il était musclé et avait de larges épaules malgré un cou frêles. En kimono, il devait paraitre tout chétif.
Il ne put s'empêcher de se moquer.

"Eh bien, tu n'as pas grand équilibre ! Serait tu déjà ivre, à cette heure de la soirée ?"

L'homme se redressa en cherchant ses lunettes et en bafouillant des excuses. C'est alors que Hikaru le reconnut, quand il eut remis ses lunettes. C'était le tout nouveau professeur de kendo.

"Tiens, C'est vous, monsieur Matsuri ? Je ne vous avais pas reconnu !"

Il éclata de rire, de son étourderie, et lorgna sur le jeune Akyo qui n'osait toujours pas se redresser.

Alors qu’il était sur le point de s’endormir, la voix d’un jeune homme le fit sursauter. Il se rattrapa de justesse, car la pierre sur laquelle il s’était assit était très glissante. Il se frotta les yeux et les traits d’un visage familier lui apparurent : c’était Hikaru Yokuyama, le petit fils du Sensei de l’école d’arts martiaux! Akyo jeta un rapide coup d’œil en direction de sa serviette. Trop loin. S’il voulait la récupérer, il fallait qu’il sorte de l’eau, et se montrer nu. Il n’en était pas question.

L’autre semblait le connaître, mais il ne lui répondit pas, se laissant finalement glisser contre la pierre de façon à ce que seuls ses yeux et le sommet de son crâne dépassent de l’eau. L’arrivée de deux autres personnes finirent de le mettre mal à l’aise. Il les observa un instant. Peut-être allaient-ils discuter entre eux et l’oublier…

Il posa son regard sur Hikaru et le surpris à l’observer avec insistance. S’il n’y aurait pas eu toute cette brume il aurait put voir à quel point Akyo était rouge et mal à l’aise. Il patienta quelques instants, et lorsque le jeune homme reporta son attention sur les deux autres, le jeune kendoka continua sa lente progression sur le côté, espérant s’éloigner du groupe. Il sentit la paume de sa main riper contre la pierre. Son corps bascula. Il lâcha un cri de stupeur et sa tête se retrouva un instant sous l’eau. Il se dépêcha de remonter à la surface pour cracher l’eau que la surprise lui avait fait avaler. En plus de paraître mal à l’aise et coincé face aux autres, la honte s’abattait sur lui comme la pluie sur le rotenburo…

Hikaru ne fut pas dupe un seul instant de la tentative d'évasion d'Akyo. Lorsque celui glissa, il éclata de nouveau de rire et se leva d'un coup.

Il s'approcha de son camadarade, et mis les poings sur les hanches. Il était debout, et on voyait très bien la totalité de son corps musclé qui émergeait de l'eau au niveau des cuisses.
Il toisa Akyo avec un grand sourire, et constata tardivement la rougeur du jeune homme.

Il l'attrapa par les deux épaules et le souleva un peu. L'autre tenta de cacher sa nudité.

"Allons, ne sois pas si timide ! Debout, que je te voies ! Et puis, dis quelque chose ? T'es sourd, mais t'es peut-être pas muet, si ?"

Le voyant de plus en plus gêné, Hikaru décida de ne aps faire durer plus ses souffrances. Il le lâcha, et alla chercher une serviette, qu'il lui lança.

Akyo n’apprécia guère que Hikaru se moque ouvertement de lui. On s’était tellement moqué de lui qu’il se frustrait dès que quelqu'un riait, même si cela n’avait absolument rien à voir avec lui. Il n’eut pas le temps de se redresser convenablement que Hikaru le toisait déjà de toute sa hauteur. Mais comment faisait-il pour ne pas ressentir de la pudeur? Akyo n’aurait jamais osé se montrer ainsi…

Puis Hikaru lui saisit les épaules. Ce fut comme si la jauge d’adrénaline d’Akyo allait exploser!

- Allons, ne sois pas si timide ! Debout, que je te voies ! Et puis, dis quelque chose ? T'es sourd, mais t'es peut-être pas muet, si ?

C’en fut trop. Alors qu’il rassemblait son courage, bien décidé à se lever et montrer son corps, lui prouver qu’il n’allait pas se laisser faire ainsi, le jeune homme attrapa une serviette et la lui lança. Akyo l’attrapa d’une seule main, mais ne la mis pas sur ses hanches. Il s’appuya sur la roche avec précaution pour ne pas glisser de nouveau et se redressa de toute sa hauteur, montrant toutes les parties de son jeune corps en fixant Hikaru, le regard plus que déterminé.

- Satisfait?

C’est tout ce qu’il lui dit. Il serra enfin la serviette autour de ses hanches et se rassit au bord du bassin, bien décidé à montrer aux autres qu’ils ne le dérangeaient pas et qu’il ne sortirai pas du bain par pudeur. Bien que tout ceci fut le parfait contraire de ce qu’il pensait…

Hikaru eut un sourire satisfait et consentit enfin à éprouver du respect pour le jeune homme. Il aimait les hommes courageux, mais ne supportait pas les faibles. Apparemment, malgré sa pudeur ridicule (car on était entre hommes, tout de même !), celui la était de la première catégorie.

Hikaru fit comme Akyo, il se rassit tranquillement. Il ne le quittait pas des yeux, observant son air déterminé. Il aimait ce genre de chose. Ce jeune Akyo avait l'air d'avoir de la valeur tout de même !

Le petit fils du respecté sensei soupira d'aise. L'eau était délicieusement chaude et éveillait en lui des sensations qui faisaient s'éveiller à leur tour de doux désirs... il pensait à Akyo.

Mais il l'avait aussi souvent vu à regarder à travers la palissade qui les séparaient de l'école des Geishas, il supposait donc que le jeune homme n'était pas de ce bord là... tant pis !

Il regarda dans sa direction a nouveau et pencha la tête sur le côté.

"C'est bien, tu es courageux ! C'est agréable... c'est rare aussi... mais je ne comprend pas les hommes pudiques avec d'autres hommes... question d'éducation et de moeurs, j'imagine...."

Il se gratta le menton.

Daisuke qui était totalement perdu, et oui en plus d'etre nul en orientation il est nul pour suivre des évènements.
Il remarqua que Hikaru aimait etre au premier plan, et le trouvait vraiment autain.. Dai plongea et réaparrut devant cet homme.

"Décidément je ne retourve plus mes lunettes..."

Il mit ses deux mains derrière la nuque comme les personnes quand elles sont arrêtés. Il regarda Hikaru avait un regard plein de défit.

" Oh faite je suis bien le nouveau professeur, peut etre que vous serrez dans ma classe qui c'est..."

Il sortit du bain totalement nu et pris son sceau d'eau et le posa sur une pierre près de sa serviette enfin retrouvé!
Puis il alla vers Takeo.
Il posa sa main sur son épaul comme il avait l'habitude de faire.

"Alors toujours dans la lune mr le professeur de caligraphie ?Pronnons un verre de saké !"

Il se posa en tailleur sur une grosse pierre chaude.

Akyo ne supportait pas le regard insistant de Hikaru. La tension montait en lui. Il ne bougea pas la tête, mai lui jeta un regard noir. Ou bien ce jeune homme l’observait simplement car il aimait le voir mal à l’aise, ou bien… il avait de toutes autres pensées en tête. Le jeune kendoka réprima un frisson. Il était toujours puceau, et il avait déjà pensé aux hommes qui l’entouraient, bien entendu. Mais il s’était toujours retenu, jugeant cela contre nature. C’était peut-être pour cela qu’il ne souhaitait pas montrer ses parties génitales à cet homme.

Hikaru remua le coûteau dans la plaie :

- C'est bien, tu es courageux ! C'est agréable... c'est rare aussi... mais je ne comprend pas les hommes pudiques avec d'autres hommes... question d'éducation et de moeurs, j'imagine...

Ces paroles apparurent à Akyo comme emplies de moquerie, voir d’insulte. Il le traitait comme un enfant et critiquait l’éducation qu’il avait reçu. Il se leva de nouveau et toisa son interlocuteur, la mâchoire crispée et les poings serrés.

- Nous n’avons pas tous eu la chance d’avoir Papi à nos côtés pour nous border, Hikaru Yokuyama.

Il s’en voulu la seconde après avoir lâché ces paroles à la figure du jeune homme. S'ils se battaient, Akyo allait certainement perdre vu sa carrure et son handicape. Il était tout simplement jaloux de ne pas avoir l’assurance et la désinvolture de Hikaru. Mais cela, il se garda bien de le lui dire.

Il ne se rassit pas, s’attendant à ce que le petit fils du Sensei se lève à son tour pour riposter, voir se battre… Et si c’était le cas, Akyo aurait tout à fait compris sa réaction.

Takeo était toujours perdu dans sa contemplation de la pluie quand il sentit une main sur son épaule. C’était la même que tout à l’heure, celle de Daisuke. Elle était toujours humide, mais elle n’apportait plus cette désagréable sensation de froid, aussi il ne tenta pas de s’échapper cette fois.

- Alors toujours dans la lune M. le professeur de calligraphie ? Prenons un verre de saké.

« Vous savez, vous pouvez m’appeler par mon nom, Matsuri-san. »

Il leva les yeux pour voir que le professeur de kendo s’était calé en tailleur sur une large pierre chaude, un petit bol à saké à la main. Takeo extirpa donc son corps de l’eau pour aller s’assoir à genoux face à Daisuke.

« J’accepterai cependant avec joie un bol de ce saké. »

Il fit un petit sourire poli sans pour autant paraitre faux, et il se servit un peu d’alcool. Il le porta à ses lèvres et bu une petite gorgée, appréciant le feu qui descendait le long de sa gorge. Bon, il ferait mieux de ne pas se laisser emporter et de ne pas finir la bouteille, même si le saké était délicieux. Se retrouver ivre devant une personne que l’on connait depuis seulement quelques heures… Ce n’était pas un comportement brillant à adopter en société.

- Nous n’avons pas tous eu la chance d’avoir Papi à nos côtés pour nous border, Hikaru Yokuyama.

Les éclats de voix lui firent tourner la tête. Akyo s’était levé et il semblait prêt à se battre. Sans doute Hikaru avait-il encore fait une remarque déplacé envers son camarade. Takeo poussa un soupir avant de s’adresser à Daisuke sans quitter la scène des yeux.

« Peut-être devrions-nous intervenir avant que les choses ne tournent mal ? »

Hikaru lança un regard amusé au jeune homme. Mais en son for intérieur, le petit fils du Sensei bouillait de rage. Il l’avait si souvent entendue, cette phrase! Après de longues années de durs entraînements imposés, des heures passées en méditation pour réprimer son impatience et sa fougue, il pensait largement avoir mériter son titre!

Et être le petit fils du grand Yokuyama n’était pas une partie de plaisir. C’était un combat de tous les instants pour ne pas le décevoir. Et il se battait depuis sa toute petite enfance.

Akyo s’était levé, dans l’intention manifeste de se battre, estima Hikaru. Il savait pertinemment qu’il le vaincrait sans difficulté, lui, le numéro deux de l’école! Malgré tout, il était très vexé par sa remarque. Se contenant pour ne pas se jeter sur lui et le mettre à terre d’un coup de poing, Hikaru se leva prestement et avec colère, et lança un regard à fendre la pierre à Akyo.

- Tu ne sais rien de ma vie! Tes paroles sont du vent, Akyo! Et tu sais bien que le vent étouffe les petites flammes mais ravive les grands brasiers!

Akyo ne bougeait pas, gardant son air de défit, ce qui ne plut pas le moins du monde à Hikaru. Fou de rage, il gifla violemment con camarade, du dos de la main. Sous la force du coup, Akyo recula de quelques pas, et glissa sur une pierre lisse. Il s’effondra dans un grand bruit d’éclaboussures.

Hikaru le dominait de toute sa hauteur, mais n’affichait plus son regard moqueur et distant. Ses yeux reflétaient une colère froide, dure et sèche. Il ne supportait pas ce genre de remarque et avait envie de tuer. Mais il tentait à tout prix de calmer sa fureur, devant un Akyo dont la colère semblait enfler à l’instar d’Hikaru.

Hikaru eut exactement la réaction qu’attendait Akyo. Effectivement, il ne connaissait rien de la vie du jeune homme. Les seules informations qu’il avait récolté à son sujet, c’était les rumeurs mesquines que les autres étudiants se plaisaient à faire courir de par l’école d’arts martiaux.

Akyo le savait pertinemment. Lui aussi avait connu de genres de réflexions puérils au sujet de son physique et de sa famille. Certains se plaisaient à dire qu’il avait été élevé par un dragon avant que ce dernier ne lui mange l’œil gauche. Ridicule.

Le jeune kendoka garda néanmoins la tête haute, chose qui fit sortir Hikaru de ses gonds. Celui-ci lui assena un claque magistrale. Akyo l’avait vue venir, mais n’avait rien fait pour l’esquiver. Le coup le fit reculer de quelques pas, et il sentit de nouveau le sol se dérober sous lui. Sa chute lui fit plus de mal que le coup qu’il venait de recevoir, car son visage avait heurté une pierre saillante.

Il se redressa, la joue droite en feu, un filet de sang à la commissures de ses lèvres lui coulait jusque dans le cou. La main de Hikaru lui avait touché l’œil droit, sa vue était donc très incertaine. Une bouffée d’angoisse lui créa une boule au creux de la gorge. Sa plus grande peur était de devenir aveugle et, à l’instant même, il avait beaucoup de difficulté à discerner les contours de son adversaire.

Bien décidé à ne pas perdre la face, Akyo se jeta à l’aveuglette sur la première personne qu’il aperçu dans la vapeur du rotenburo. Les deux hommes atterrirent dans un endroit plus profond du bain. Heureusement pour son adversaire, car un combat aux poings aurait put commencer. Akyo se frotta l’œil droit et leva les yeux sur son adversaire. Il s’était jeté sur Daisuke…

Le visage d’Akyo vira du blanc à la couleur des cerisiers en fleur, et il se confondit en excuses devant son nouveau professeur de kendo.

Daisuke qui buvait son saké vit arriver Akyo ,l'air combattif, droit sur lui, tout se bouscule dans la tête de Dai, sauver son saké ou se sauver lui même. L'option pour laquelle il opta fut de lancer son saké en l'air, enfin la bouteille, il espérait en faite: se baisser pour faire passer Akyo sur son dos et le faire tomber dans l'eau, puis rattrapper la bouteille. Mais il avait tellement réfléchit que Akyo le frappa de plein fouet et ils tombèrent dans une partie plus profonde du rontenburo.
Pendanr qu'il tentait de parrer les coups sous l'eau, une questionlui passa dans la tête, pourquoi Akyo était si énervé, qu'est ce qu'il avait fait. Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions car Akyo réalisa que c'était la mauvaise personne. Il s'escusa pendant que Daisuke remettait sa serviette et cherchait son saké.
Lorsque Hikaru se mit a rire cela détendit l'atmosphère, sauf peut etre pour Akyo.
Daisuke se dirigea vers Akyo avec un verre de saké avec un grand sourrire.

"Ce n'est oas grave, et puis il parrait que malgré ton handicap tu es doué j'ai hate de t'avoir comme él_ve. Sur ce...buvons du saké cela calmera les coeurs, venez nous rejoindre Mr Hikaru, approcher Takeo ne soyez pas timide."

Daisuke apporta un verre a Hikaru et revint vers Akyo qui commençait apparement à se calmer.
Daisuke s'assit vers lui et poussa ses cheveux en arrière, l'eau qui avait giclé avait fait remonter à la surface ses lunettes, il les repris et les remit sur le nez.

Hikaru n’avait qu’une idée limitée des dégâts causés par sa gifle sur le borgne. Par réflexe, il avait frappé pour paralyser une partie des points forts de son adversaire, à savoir ici son œil droit. Akyo enrageait à son tour, entraînant le petit fils du Sensei dans sa fureur.

Hikaru se prépara à esquiver une attaque frontale, quand Akyo, qui avait sans nul doute de sérieux problèmes visuels, se jeta sur Daisuke. Le professeur décontenancé et son élève roulèrent dans l’eau derrière Hikaru, qui se retourna, fort surpris.

Le borgne se répondit en excuses, tandis que Hikaru sentait sa tension retomber d’un seul coup, et ses muscles se relâcher brusquement. Il se sentit tout à coup extrêmement détendu, alors il éclata de rire.

- Tout ceci est vraiment amusant! Voilà longtemps que je n’avais pas autant ri! Hahahahaha!

Son rire s’éleva dans l’air embrumé du rotenburo, et sembla détendre un peu l’atmosphère, même si Akyo avait l’air d’être fâché, frustré et honteux de son erreur.

** Normal ** songea Hikaru, qui se rassit dans l’eau chaude.

Il attrapa tranquillement une brosse et un morceau de savon et entreprit enfin de se laver. Il se demandait si le jeune Akyo allait poursuivre la confrontation ou se calmer…

Le jeune homme l’intéressait au plus haut point. Non pas qu’il envisageât quoi que ce soit avec lui - et de toute façon il ne lui plaisait manifestement pas - mais il commençait à le tenir en haute estime. Son courage était prometteur. Mais bien évidemment, leur amitié n’était pas prête de commencer! Et encore, s’il ne faisait plus de remarques désobligeantes… Hikaru consentirait peut-être à faire un effort.

Un sourire avait fleuri sur son visage, mais ne trahissait aucune moquerie. Il était doux et paisible et aurait pu passer pour tendre s’il avait eu une femme en face de lui. Il se frottait les membres avec énergie à l’aide du savon, ce sourire presque sensuel aux lèvres.

Akyo fut soulagé que Hikaru ne riposte pas, malgré son erreur, car il aurait facilement put profiter de la situation et lui mettre la tête sous l’eau pendant le temps qui lui plaisait. Au contraire, le jeune homme éclata d’un rire sonore qui eut pour effet de détendre l’atmosphère. Les traits du visage d’Akyo s’adoucirent et sa respiration s’apaisa quelque peu. Il essuya le sang de ses lèvres d’un revers de main et accepta finalement le verre de saké que Daisuke lui tendait. Le refuser aurait été malpoli, même si le jeune kendoka ne tenait pas à l’alcool.

Il jeta un regard à Hikaru pour observer sa réaction. Il se frottait énergiquement le corps avec une brosse et du savon. L’expression de son visage mis de nouveau Akyo mal à l’aise, et ses joues s’empourprèrent. Il l’observait avec un regard tendre, un petit sourire de contentement ornait ses lèvres.

Akyo évita soigneusement son regard et nagea jusqu’au bord du bassin. Il grimpa sur la pierre chaude et se dirigea vers son seau rempli d’eau pour se rincer. Tournant le dos aux autres, il défit sa serviette avec des gestes saccadés, se vida l’eau sur la tête et se leva.

Avant d’ouvrir la porte coulissant qui menait aux vestiaires, il eut un instant d’hésitation avant de déclarer d’une petite voix :

- Bonsoir, messieurs.

Il marqua une pose et repris, en évitant toujours le regard du petit fils du Sensei :

- Yokuyama… Pardonne mes paroles, je ne pensais pas un seul instant ce que j’ai dit.

Puis il referma la porte coulissante derrière lui. Il se sécha, s’habilla et sortit du onsen avec précipitation pour éviter que Hikaru ne le rattrape. Une fois dehors il s’arrêta, leva le visage au ciel et poussa un long soupir. Il était plus stressé que quand il était entré dans les bains. Pour une séance de relaxation, c’était réussi...

Hikaru poursuivit sa toilette avec lenteur et soin, et se decida enfin à quitter les lieux. Il ne voulait pas donner au jeune Akyo l'impression qu'il le suivait.
Il vida d'un trait son verre de saké, et sentit le breuvage lui brûler délicieusement la gorge. Puis il se leva, et salua les deux autres hommes avec politesse.
Enfin, il prit la direction des vestiaires déserts.

Tout en s'habillant, il songea aux dernières paroles d'Akyo. Il ne savait pas vraiment quoi penser de lui. En songeant à sa ravissante timidité et à son joli minois, Hikaru ne put s'empêcher d'éprouver un certain désir à l'égard du garçon. Mais il chassa cette pensée de sa tête.
Néanmoins, son désir était bel et bien présent, et il décida d'aller faire un tour au quartier des plaisirs, afin de calmer son ardeur.

Daisuke qui fut soulager que cela ne se termine pas en bagarre générale, se retourna pour adresser un sourrir a Takeo, il avait fini la bouteille de saké et commençait a avoir la tête qui tourne d'etre resté trop lontemps dans le rotenburo..a moins que ce soit l'alcool mais cette idée ne lui traversa pas l'esprit.

"Que faisont nous cher confrère."

Il bailla et s'étira et réalisa ensuite que bientôt comencerait les cours et qu'il n'avait rien préparé...il se leva de tout son long et se précipita dans la salle pour se sécher et commencer a enfiler ses vêtements, il passa la tête par la porte coulissante.

"Takeo au plaisir de vous revoir, je viens de me rappeler que je dois commencer mes cours ! Je suis désolé, a bientôt!"

Il ferma la porte et l'ont pu entendre les bruits que faisait Dai quand il s'habillait a la va vite. Il sortit avec son Hakama et son Kimono sous la main, les Getas au pieds et partit en direction de son appartement.

Une fois de plus, les prédictions de Takeo s’étaient révélées exactes. Il avait souvent raison quand il s’agissait de deviner les réactions humaines : les diverses pulsions qui animaient l’homo sapiens étaient somme toute assez sommaires. Seulement, la bataille entre les deux étudiants avaient commencé sans qu’il ait le temps d’intervenir, ce qui n’était pas très étonnant vu le bas niveau de ses reflexes.

Par contre, quand Akyo se jeta sur Matsuri, son bras sembla se détendre tout seul pour sauver la bouteille de saké. L’adrénaline sans doute. Toujours est-il que si l’élève et le professeur avaient roulé dans l’eau dans la plus totale confusion, l’alcool, au moins, était sauf. Chacun son ordre des priorités, mais Takeo ne pouvait decemment pas laisser se renverser une si bonne boisson. Il en profita d’ailleurs pour se resservir un bol, totalement détaché des évènements qui se déroulaient dans le rotenburo.

Il se glissa néanmoins dans l’eau, tendant le saké à Daisuke quand celui-ci en proposa à ses deux étudiants, mais toujours sans dire un mot. Son esprit semblait s’être dilué dans les vapeurs des bains, s’envolant lui aussi vers le ciel plombé en d’élégantes volutes. Penser, réfléchir, cela lui semblait presque tenir du sacrilège à ce stade de décontraction, alors que les trois autres personnes semblaient tout sauf zen. Ah, le détachement, quelle noble vertu ! D’ailleurs, il remarqua à peine les deux jeunes hommes quand ils sortirent du bain, mais il tourna la tête quand Daisuke s’adressa directement à lui. Tiens, il utilisait son prénom ? Takeo le trouvait bien familier, mais il était loin de se sentir vexé pour si peu. Il hocha la tête en guise de salut.

« Ne vous excusez pas, Matsuri-san, le travail est une des valeurs que l’homme se doit de respecter. A une prochaine fois, sans doute. »

Sur ce, le professeur sortit précipitamment. Takeo quand à lui resta encore quelques minutes à se délecter de la chaleur de l’eau et de la saveur du saké qui n’avait pas été totalement fini, avant de se lever à son tour. Lui aussi avait des cours à donner. Tranquillement, il extirpa son corps du bassin et retourna s’habiller dans les vestiaires. Remettre son kimono encore humide lui tira une grimace, mais pas suffisamment pour annuler les effets bienfaiteurs des bains. Puis il sortit des bâtiments et s’éloigna lentement sous la pluie qui recouvrait toujours Kyoto.